Fonds en euros : bilan 2024 et stratégie 2025

Grâce à la remontée des taux d’intérêt, les rendements des fonds en euros affichent une certaine stabilité… Des supports qui ont toute leur place dans une stratégie d’investissement.
Comme chaque année à la même période, les établissements bancaires, les compagnies d’assurance et les mutuelles publient les performances de leurs fonds en euros pour l’année qui vient de s’écouler. Et si l’on en croit le cabinet Good Value for Money, pour l’année 2024, les rendements des fonds en euros devraient faire preuve d’une certaine stabilité. Globalement, après un taux de 2,6 % en 2023, le rendement moyen devrait s’établir autour de 2,5 % en 2024. Une stabilité qui joue en faveur des fonds en euros et qui confirme leur rôle défensif dans une stratégie d’investissement.
Des résultats stables
Pour composer les fonds en euros et assurer une garantie en capital, les établissements financiers investissent majoritairement les primes collectées dans des placements dits sans risques, comme les obligations. Ces dernières étant des titres de créances, émises généralement par les sociétés et les États pour emprunter sur les marchés. En raison de la remontée des taux d’intérêt en 2023 et 2024, nombre d’établissements ont fait « le plein » d’obligations plus rémunératrices. Ce renouvellement d’actifs leur a permis d’obtenir des performances plus élevées et de proposer des rendements plus importants que les années précédentes.
Outre leur qualité de bons gestionnaires, certains de ces établissements ont pu, pour obtenir des taux attractifs, servir des bonus de rendement. Des bonus obtenus, le plus souvent, sous conditions. Par exemple, investir une partie des primes versées dans une quotité d’unités de compte. Étant précisé que ces bonus de rendement ne s’appliquent, le plus souvent, que sur les versements qui ont été réalisés en 2024, et non pas sur le capital placé les années précédentes.
Autre levier qui a pu permettre à certains assureurs de doper le rendement de leurs contrats : se servir de leurs provisions pour participation aux bénéfices. Rappelons qu’il s’agit d’une réserve dans lequel l’assureur met de côté une partie des produits financiers dégagés par la gestion du fonds en euros. Une réserve permettant d’offrir une rémunération stable dans le temps et de pallier une année marquée à la baisse. Mais attention, les premières estimations du taux moyen 2024 ne reflètent que la tendance du marché. Certains établissements ne sont peut-être pas, cette année, en mesure de s’aligner sur la fourchette haute du secteur car ils ont trop puisé dans leurs réserves par le passé et/ou sont encore trop dépendants d’obligations d’État et d’entreprises peu rémunératrices acquises il y a quelques années, lorsque les taux étaient au plus bas (par exemple, l’OAT 10 ans est passé de 2,5 à 0 % entre 2012 et 2021). Lorsque leurs portefeuilles auront fait le plein d’obligations plus rémunératrices, certains fonds en euros reprendront des couleurs.
Coup d’œil sur les tendances du marché
Grâce à une stabilisation des rendements obligataires, certains assureurs ont su tirer leur épingle du jeu. C’est le cas, par exemple, de Corum Life, avec son fonds en euros lancé en 2023. Un fonds qui grimpe sur la première marche du podium avec un taux de 4,65 %. Un rendement qui a d’ailleurs progressé de 0,20 point par rapport à 2023. À noter toutefois qu’il n’est possible d’accéder à ce support qu’à hauteur de 25 % des versements. Le restant devant être investi en unités de compte.
D’autres établissements ont aussi fait progresser leurs taux, comme Carac (3,50 %, contre 3,30 % en 2023), la MIF (3,35 %, contre 3,05 %), Gaipare (2,55 %, contre 2,30 %) et l’Afer (2,51 %, contre 2,22 %). Quant aux contrats d’Ampli (3,75 %), de Spirica (3,13 %), de la MACSF (3,10 %), de la Mutavie (2,80 %), de la CNP (2,40 %) et de Suravenir (2,20 à 2,50 %), les taux sont restés inchangés. Pour certains, les taux servis ressortent légèrement en retrait. On pense aux contrats de la France Mutualiste (3,60 %, contre 3,70 %), de Generali (2,90 %, contre 2,95 %) et de SMA Vie BTP (2,30 %, contre 2,50 %).
Pensez à la diversification !
Bien que les fonds en euros aient toute leur place dans une stratégie d’investissement, il faut prendre conscience que les taux délivrés (en raisonnant net de fiscalité) restent, cette année, insuffisants pour absorber l’inflation (qui s’est établie à 1,8 % à fin 2024 en glissement annuel). Pour éviter une perte de « pouvoir d’achat », les épargnants ont donc tout intérêt à aller chercher davantage de performance. Ce qui est possible en ajoutant une dose d’unités de compte au sein de son contrat. Cette diversification consiste à répartir une enveloppe entre différents types d’investissements choisis en fonction de leur exposition au risque et du rendement qu’ils peuvent laisser espérer sur la durée. Sachant que le choix des supports et la répartition entre le support en euros et le(s) support(s) en unités de compte dépendront du profil d’investisseur du client.
Mais attention, la recherche de performance suppose une prise de risque. En effet, les unités de compte n’offrent pas, comme les fonds en euros, une garantie en capital. Ainsi, en cas de dégradation des marchés, leur valeur peut fortement diminuer. C’est la raison pour laquelle il convient de les conserver sur une longue période afin de lisser la performance dans le temps.
@ 2025 - Auteur : La Rédaction