Le passage à la voiture électrique redistribue les cartes dans le secteur. Les constructeurs traditionnels doivent s’adapter et rattraper les nouveaux entrants.

La disparité des performances boursières des valeurs du secteur automobile est une bonne illustration des conséquences des grands bouleversements qui transforment ce secteur. Le principal étant la fin programmée, à plus ou moins brève échéance selon les régions, de la motorisation thermique (en Europe, la vente de voitures neuves essence ou diesel sera interdite en 2035) au profit des véhicules à batteries.

Les constructeurs du Vieux Continent, s’ils tentent aujourd’hui de rattraper le temps perdu, se sont lancés avec retard dans la bataille de l’électrique et ont laissé le champ libre à l’américain Tesla, parti d’une feuille blanche pour concevoir, non pas une voiture, mais un smartphone sur roues dont l’architecture logicielle et les batteries deviennent le cœur et les poumons du système.

Avec une capitalisation boursière de 790 Md$, le groupe américain est ainsi devenu le constructeur le mieux valorisé au monde. Positionné d’abord sur un segment haut de gamme, il a ensuite été suivi par de nombreux Chinois comme BYD, SGMW, Geely ou Chery. S’appuyant sur une industrie ultra-compétitive de production de batteries, ces derniers se sont lancés à l’assaut du monde avec des modèles électriques meilleur marché… en commençant par la Chine elle-même.

Les constructeurs allemands piégés

Les constructeurs étrangers, en particulier allemands, qui avaient justement fait de l’Empire du Milieu le moteur de leur croissance – en 2022, le groupe Volkswagen y avait écoulé 40 % de sa production – sont les premières victimes de cette offensive. Car si leur légitimité est forte dans les voitures thermiques, il n’en va pas de même dans l’électrique où les clients chinois préfèrent acheter local. Pour Renault ou Stellantis, qui n’avaient jamais vraiment percé dans le pays, ce qui était hier un lourd handicap devient un avantage dont le second a tout particulièrement profité en Bourse. Sa gestion des coûts au cordeau et sa forte rentabilité ont été saluées par les investisseurs.

Autre tendance forte du secteur de l’automobile : la segmentation de plus en plus marquée. Le milieu de gamme s’affaiblit au profit des modèles élitistes et des véhicules bon marché. Dans ce dernier domaine, Renault se distingue grâce à Dacia quand, dans le premier, Ferrari vaut en Bourse 55 Md€ en vendant à peine plus de 14 000 voitures par an !

Les principales valeurs du secteur
Valeurs Évolution sur 1 an Évolution sur 5 ans
Ferrarri +52 % +252 %
Renault +18 % -32 %
Stellantis +59 % +78 %
Tesla +95 % +1 059 %
Volkswagen -4 % -6 %

@ Les Echos Publishing 2024 - Crédit photo : La Rédaction


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