Le secteur du champagne : une année 2021 pétillante
Après une année 2020 sinistrée, le marché du champagne a opéré un rétablissement aussi spectaculaire qu’inattendu en 2021, porté en particulier par l’export.
Vin festif par excellence, le champagne a figuré en 2020 parmi les produits sinistrés par les restrictions sanitaires. Le retour d’une demande vigoureuse au premier semestre 2021 a surpris les Champenois eux-mêmes, par sa rapidité et son ampleur. Au point que l’année écoulée devrait marquer un record pour le chiffre d’affaires de la région, à près de 5,5 milliards d’euros, selon les indications données début décembre par Jean-Marie Barillère, coprésident du Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC), contre 5 milliards en 2019. Quant aux volumes vendus, autour de 315 millions de bouteilles, il faut remonter à 2011 et à ses 323 millions de « cols » pour trouver mieux, sachant que le marché du champagne avait connu des années difficiles avant la pandémie, en France et au Royaume-Uni.
Un marché en pleine effervescence
Cette vigueur du marché a plusieurs origines. En premier lieu, 2020 a été catastrophique, mais moins que redouté, avec une contraction de « seulement » 18 % des volumes vendus, à 244 millions de bouteilles. À cette résistance relative s’est ajoutée la nécessité, pour les distributeurs, de reconstituer des stocks réduits au minimum. Enfin, la demande a été portée par la consommation à domicile et l’exportation, qui comprend les produits les plus haut de gamme, ceux qui font pétiller chiffres d’affaires et bénéfices. « Les consommateurs ont envie de se faire plaisir, ils ont accumulé une épargne forcée et il y a une volonté de revanche sur la pandémie », analysait à l’automne Quentin Meurisse, directeur marketing pour le champagne chez Pernod Ricard (Mumm, Perrier-Jouët).
Le rebond de la Champagne s’est traduit dès le premier semestre 2021 dans les chiffres d’affaires et résultats des maisons de la région, bien représentées à la Bourse de Paris, où leur parcours a été très positif l’an dernier. À côté des deux généralistes, LVMH, le numéro un du secteur (environ la moitié du chiffre d’affaires de l’appellation en 2019 avec les marques Moët & Chandon, Veuve Clicquot, Krug, Dom Pérignon, etc.) et Pernod Ricard, figurent aussi trois purs négociants champenois : Lanson-BCC, Laurent-Perrier et Vranken-Pommery Monopole.
Les principales valeurs du secteur | ||
Valeurs | Évolution sur 1 an | Évolution sur 5 ans |
Lanson-BCC | +32,7 % | – 14 % |
Laurent-Perrier | +38 % | +41,3 % |
LVMH | +42,3 % | +301 % |
Pernod Ricard | +34,9 % | +103 % |
Vranken-Pommery Monopole | +22,5 % | -15,5 % |
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