L’aéronautique-défense : entre accélération et pénuries
Avionneurs, équipementiers et électroniciens profitent de perspectives favorables grâce au regain d’intérêt pour la défense et au rebond du trafic aérien. Mais l’environnement reste complexe.
Le palmarès boursier depuis le début de l’année ne trompe pas : les valeurs de la défense et, dans une moindre mesure, de l’aéronautique se portent bien. Au sein du Cac 40, l’indice qui regroupe les 40 plus grandes valeurs de la Bourse de Paris, Thales décroche haut la main la première place des hausses (+62 %). Safran et Airbus, bien qu’en baisse, sont respectivement huitième et quatorzième de l’indice parisien. De son côté, Dassault Aviation, le constructeur des avions de chasse Rafale et des avions d’affaires Falcon, a gagné près de 45 %.
L’effet Ukraine
Le conflit ukrainien a amené les investisseurs à redécouvrir les valeurs de la défense : les annonces d’augmentation à venir des budgets militaires dans de nombreux pays européens et dans le monde occidental ont redonné de la profondeur aux perspectives du secteur. Même si ces hausses budgétaires ne devraient jouer à plein qu’à moyen terme, Dassault Aviation, Thales et Safran affichent déjà des prises de commandes et des trésoreries records grâce aux ventes historiques de Rafale.
Des hommes et du dollar
Pour Safran comme pour Airbus, même si 20 à 25 % de leur activité concerne la défense, la reprise du trafic aérien reste néanmoins le facteur essentiel. Or, en juin, celui-ci était déjà revenu à 70 % de son niveau d’avant-crise au niveau mondial, selon l’Association du transport aérien international. Les activités de Safran dans les services pour ses moteurs CFM56, qui équipent les monocouloirs de Boeing et une partie de ceux d’Airbus, en bénéficient significativement (+47 % de hausse en dollars au premier semestre).
Airbus, de son côté, augmente ses cadences de production, notamment celles de son appareil star, l’A320 : il a confirmé viser les 75 avions par mois en 2025, contre 40 pendant la crise sanitaire. Même si la remontée sera, dans un premier temps, plus lente que prévu en raison de pénuries de composants et d’hommes. Des tensions qui touchent toute l’industrie. À l’inverse, tout le secteur bénéficiera de la forte hausse du dollar face à l’euro : les ventes restent majoritairement libellées en billets verts quand une grande part des usines sont encore européennes.
Les principales valeurs du secteur | ||
Valeurs | Évolution sur 1 an | Évolution sur 5 ans |
Airbus | -13 % | +42 % |
Dassault Aviation | +43 % | +9 % |
Lisi | -26 % | -46 % |
Safran | -5 % | +24 % |
Thales | +41 % | +31 % |
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